PAULINE DANIEL

Intérieurs et autres images / Photographies de Pauline Daniel

Série Intérieurs (2015-2019), Série noire (2019), Cosmogonie de l’œuf (2013) et Nature Nue (2017)

Du 17 au 27 septembre 2020

Mardi / mercredi / jeudi : 15h/18h
Vendredi / samedi / dimanche : 13h/18h
Et sur RDV merci de contacter le 06.23.53.59.93

TEMPS FORT: Vernissage et Rencontre avec l’artiste le vendredi 18 septembre à midi

Adresse : 1er étage de l’Espace Van Gogh 

Formée aux Arts-Plastiques à l’Université Paris I dans un premier temps, puis lauréate de l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 2002, Pauline Daniel choisit de s’accaparer la matière alimentaire et de l’explorer en tant que champ d’investigation plasticienne et engagée. 

Inscrivant son travail artistique dans le monde du comestible, le travail de Pauline Daniel fait appel à notre inconscient collectif et culturel et à notre imaginaire. Poétique, engagé, emprunt de fantaisie et parfois de féminisme, son univers intrigue, transporte et interroge le spectateur autour des questions contemporaines liées à l’alimentation.

L’exposition met en regard son travail avec celui de Gérard Niemetzky et sa série Mortelles Natures, photographies de l’invisible et de l’éphémère ainsi que du Festival International de la Photographie Culinaire auquel elle participe régulièrement et qui lui a permis de faire naître des séries telles que Série noire en 2019sur le thème de l’Audace ou Cosmogonie de l’œuf en 2013 sur le thème de l’œuf. Sont présentées également les séries Intérieurs (2015-2019), Cosmogonie de l’œuf (2013) et Nature Nue (2017).

Son travail a fait l’objet d’abondantes publications et lui a permis d’être lauréate de nombreux prix tel que le Grand Prix FIPC en 2019, le Foodprint Culinary photo Award en Belgique en 2019, le Grand Prix Milano en 2015 ou Le Premier Prix Food de l’International Color Award en 2015.

En 2015, elle a été choisie en tant qu’artiste du Pavillon France et son travail a été exposé durant les 6 mois de l’Exposition Universelle de Milan 2015 sur le thème Nourrir la Planète.

LES SÉRIES PRÉSENTÉES :

INTERIEURS (2015/2019) / Photographies Pauline Daniel 

Les images de cette série donnent à voir de l’invisible mis à nu. Derrière un jeu de similitudes graphiques, l’intériorité animale se révèle absurde, étrange, poétique ou même écœurante. Les intérieurs révélés viennent alors aussi bien faire résonance à la pollution invisible de nos mers qu’à nos mondes intimes inconnus. 

A la question de l’invisibilité des Intérieurs se rattache l’énigme de la nature intime de tout un chacun. Quelles sont les structures sous-jacentes qui nous construisent et nous soutiennent ? Les images dévoilent le squelette de nos mécanismes cachés, mis en place parfois à notre insu, nous interrogeant sur le mystère de l’altérité.

En seconde lecture, les photographies viennent également faire écho à la pollution invisible de nos mers. De nos jours, les poissons représentent particulièrement cette contamination présente dans nos assiettes et invisible à l’œil nu mais de plus en plus visible dans les études, une fois le poisson disséqué et analysé. Ils sont la preuve de centaines d’années de pollution inconsidéré et inconséquente de nos mers et océans. Déchets, métaux lourds ou plastiques retrouvés dans nos mers et leur faune sont de plus en plus perceptibles et inquiétants. Le monde animal et végétal en est fortement altéré et la nourriture maritime est tellement dénaturée qu’elle s’avère parfois nocive pour l’homme.

La série dissèque ainsi, pour nous, les apparences et cherche à traverser le miroir, provoquant tour à tour la surprise, l’attendrissement ou le dégout.

La série a été commencée en 2015 et elle s’est enrichie de nouvelles images d’année en année jusqu’à aujourd’hui. L’exposition « Entrailles de Lumière, miroir des profondeurs » a permis à la photographe d’imaginer une scénographie invitant le spectateur à une immersion complète dans cet univers. 

Cosmogonie de l’œuf (Juillet 2013 ) / Photographies Pauline Daniel

Aliment premier et universel par excellence, symbole de création et de fécondité, l’Oeuf est une source d’inspiration sans fin pour toutes les cuisines du monde. Dans cette série, réalisée en 2013 pour le Festival International de la Photographie Culinaire, la photographe se laisse fasciner à son tour et le place au cœur de sa recherche visuelle. 

Habituée à utiliser la photographie culinaire comme un champ d’exploration de la matière, Pauline Daniel joue sur la capacité infinie de métamorphose de l’Oeuf en fonction du milieu dans lequel il évolue, de sa fusion avec d’autres éléments et de sa température. Telle une apprentie chimiste, la photographe expérimente visuellement son matériau alimentaire et cherche de nouvelles formes à lui donner.

Les images, tel un récit cosmogonique, semblent nous projeter au cœur des mystères de l’origine du monde faisant tantôt écho à l’infiniment petit et tantôt à l’infiniment grand.

Les images emportent ainsi le spectateur dans un univers mystérieux, évoquant des abysses sous-marins, des galaxies lointaines, le big bang ou encore un monde embryonnaire, imaginaire et poétique. 

La série a été exposée à Milan, au sein du Pavillon France, durant les 6 mois de l’exposition Universelle sur le thème « Nourrir la planète ». 

Nature nue (2017) 

La photographie de Nu existe depuis l’invention du médium, elle fait partie de son histoire et les codes de ce genre appartiennent à l’inconscient collectif et culturel. 

En les détournant, la série cherche à interroger cette pratique particulièrement genrée puisque le photographe est souvent masculin alors que l’objet photographié est, la plupart du temps, féminin. 

La série brouille les pistes et de simples Nature Morte de végétaux glissent vers une Nature vivante érotisée. Manipulant la matière et la lumière, c’est avec une certaine ironie que la photographe s’amuse à réinvestir les références emblématiques et traditionnelles de la photographie de Nu (lumière zebrée, clair-obscur, jeux d’eau). Elle se les réapproprie à sa manière et soulève la question du rapport que chacun entretient avec la notion d’érotisme et de sensualité.